La nouvelle est tombée comme un couperet. Ou plutôt comme une porte qu’on referme : confinement pour raison sanitaire. Afin d’endiguer l’épidémie de COVID 19, il était impératif de rester chez nous. Et de fermer les écoles. Nous voici donc contraints, sans expertise et sans préparation, à faire l’école à la maison. Voici quelques réflexions tirées de cette première semaine de confinement.

Une priorité : envisager cette expérience sur la durée

Mr le Ministre de l’Éducation Nationale a immédiatement indiqué que les cours, même à distance, seraient assurés. Nous ne nous étendrons pas sur la complexité de la mise en place de cette mesure pour le corps enseignant, qui n’y était pas du tout préparé. Dans les faits, très rapidement, les parents ont reçu du travail à faire pour leurs enfants, chaque professionnel étant tenu de choisir les supports et les modalités de travail. Ainsi, même si vous n’avez que des enfants scolarisés en primaire, vous pouvez vous retrouver avec des fiches PDF, des documents à modifier ou un plan de travail en ligne. Si vous avez des enfants scolarisés en primaire et au collège, cela complique un peu la situation. Et si, comme moi, vous couvrez maternelle, primaire et collège, c’est le casse-tête. Sans compter que vous-même devez parfois travailler à distance, dans une situation où vous devez être présent pour votre famille et souvent, sans espace de travail personnel et fermé. Et cette situation va durer. Alors, la première des résolutions à prendre est de relativiser : vous avez des obligations, vos enfants aussi, vous n’avez peut-être qu’un ordinateur, alors inutile de placer la barre de vos exigences trop haut. Un enfant de cycle 2 (CP-CE1-CE2) devrait travailler 2h par jour, un élève de cycle 3 (CM1-CM2-6ème) entre 3 et 4h par jour. Vous même ne pourrez pas excéder 6 heures. C’est matériellement et mentalement intenable sur la durée de vous en demander plus. L’énergie psychique que vous allez devoir déployer pour que cette période soit la plus équilibrée possible doit être raisonnablement distribuée, c’est-à-dire dans une logique de marathon et non de sprint.

Garder des repères

Les personnes qui sont régulièrement confinées de par leur métier (marins, astronautes…) donnent tous ce conseil : s’organiser, structurer son temps pour garder des rituels, des repères. Ainsi, continuez à faire la distinction entre semaine et week-end : respectez les heures habituelles de lever et de coucher pour toute la famille. Programmez le temps de travail sur la semaine et sanctuarisez le week-end. Même si nous sommes confinés, il faut recharger les batteries en planifiant des activités personnelles et familiales : le « bon plat » du dimanche, l’émission en streaming, les coups de fils à la famille…Impossible de rester motivés sur la longueur si on vit ce temps de confinement comme une journée de travail sans fin ou au contraire comme des vacances forcées.

Organiser le temps de travail

Vous allez devoir vous montrer ingénieux dans votre organisation. Voici une idée de répartition du temps :

Lever : 6h45

Préparation/ petit déjeuner familial : 7h-7h30

Les enfants se préparent et lisent individuellement/ vous travaillez : 7h45-9h30

Mise au travail des enfants avec votre accompagnement : 9h30-11h30

Séance de sport en ligne : 11h30-12h

Préparation et repas familial : 12h-13h30

Vous travaillez : 13h30-16h

Deuxième session de travail pour les enfants en cycle 3 : 16h-17h

Goûter : 17h-17h30

Vous travaillez : 17h00-18h00

Organisation de la journée suivante : 18h00-18h30

Début de soirée : 18h30

Cette répartition ne prend pas en compte les aléas tels que le refus de se mettre au travail, le plus petit qui enchaîne les bêtises ou une notion sur laquelle même vous, vous avez du mal. Aussi, il n’est pas souhaitable de vouloir s’en tenir à tout prix à une organisation rigide. Ce n’est qu’une feuille de route.

Pour pouvoir aborder la journée avec sérénité, mieux vaut la préparer la veille : consultez votre messagerie, allez sur l’ENT (espace numérique de travail) de votre enfant, téléchargez les documents nécessaires, réunissez le matériel dont il va avoir besoin.

De la même façon, si vous devez partager un ordinateur, établissez un planning la veille pour le lendemain de l’occupation du poste pour que chacun sache à quelle heure il y a accès et pour quoi faire.

Canaliser les inquiétudes et l’agressivité négative

Faire l’école à la maison est le plus souvent un choix de parents préparés et avertis. Ce n’est pas le cas ici : soyez bienveillants avec vous-même, n’essayez pas de remplacer le professeur et ne vous inquiétez pas outre mesure des éventuels blocages de votre enfant. Avoir école à la maison, ce n’est pas la même choses qu’être en classe ! Donnez aussi le temps à votre enfant de s’adapter et prévoyez des dispositifs pour évacuer les frustrations : boîtes à mots, affichage sur lequel déverser sa rage, boxer un coussin…Partagez avec nous les moyens que vous avez trouvé pour apaiser les contrariétés !

A retenir

  • Se montrer bienveillant envers nous-même et nos enfants ;
  • Garder des repères fixes (heure de lever, repas, activités rituelles) ;
  • Créer un planning de travail au jour le jour.

À propos de l’auteur

Enseignante passionnée par les processus d'apprentissage et la méthodologie, je partage avec vous le fruit de mes recherches.
Pour qu'apprendre soit toujours un plaisir !

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