La première qualité qui s’associe par automatisme dans notre esprit à la réussite scolaire, c’est l’intelligence. Or, il est extrêmement difficile de définir ce qu’est « l’intelligence » (à tel point que certains psychologues, comme Howard Gardner, préfèrent parler d’intelligences multiples) et il s’avère que le traitement intellectuel des informations (compétence cognitive) n’est pas le seul facteur de réussite scolaire.

Qu’est-ce que les compétences « non-cognitives » ?

J’ai découvert, grâce à l’ouvrage du journaliste Paul Though Comment les enfants réussissent, détermination et curiosité, les pouvoirs cachés du caractère, que la curiosité, l’application et la détermination sont autant de prédicteurs fiables de la réussite scolaire.Ces « compétences non-cognitives » ont été théorisées par le psychologue Martin Seligman, à l’origine de la psychologie positive. Parmi elles la détermination, la résilience, l’optimisme ou le self-control. Ces « forces de caractères » sont tout aussi indispensables pour mener à bien sa carrière d’élève et se développent bien avant de s’asseoir sur le banc de l’école. Donc, avant de présenter une boîte de lettres mobiles à votre petit bout de trois ans, offrez lui un cadre suffisamment rassurant, structurant et encourageant pour développer ces qualités. Le laisser se relever en riant d’une chute de trottinette et lui proposer de réessayer, c’est développer son optimisme ; proposer des chaussures à lacets à votre enfant de 6 ans et accepter de perdre 5 minutes chaque fois qu’il faut sortir jusqu’à la victoire, c’est cultiver sa détermination ; accompagner sa déception quand il a perdu à un jeu en faisant bonne figure, c’est renforcer son self-control.

Et à l’école?

Côté école, P.Though nous présente des initiatives sur le terrain et affirme que ces compétences peuvent faire l’objet d’un apprentissage en soi. Seligman et Peterson ,un confrère, considèrent que le caractère est un ensemble de capacités, qui peuvent être apprises et enseignées, dans une approche, non pas moralisatrice mais de développement personnel. Parce que, intervient Angela Duckworth, doctorante dans le département de Seligman : « Apprendre, c’est difficile (…) et pour aider les élèves intelligents qui obtiennent constamment de mauvais résultats, les éducateurs et les parents doivent d’abord reconnaître que le caractère est au moins aussi important que l’intellect. » (Op. cit. p 97)

Cette idée fait son chemin également en France. Dans l’école où j’exerce, une association va intervenir sur le long terme pour nous aider à instaurer un climat de respect et de civilité entre les élèves. Leur intervention passe, entre autres, par la mise en place d’un jeu. Lors de ce jeu, les élèves, sans s’en rendre compte, se retrouvent confrontés à des situations impliquant la capacité à partager, gérer la frustration ou apprendre à résister à la pression des autres.

Les études et résultats que proposent Paul Though montrent que l’intelligence seule ne mène pas à la réussite. La motivation et la volonté, qui feront l’objet d’un article spécifique, en sont des composantes essentielles.

Pour approfondir les compétences non-cognitives et leur impact sur la scolarité, c’est ici :

Compétences non cognitives : de nouvelles pistes pédagogiques à l’école

À propos de l’auteur

Enseignante passionnée par les processus d'apprentissage et la méthodologie, je partage avec vous le fruit de mes recherches.
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