Toutes les astuces pour faciliter la rentrée en 6e de mon enfant précoce

Faire ses premiers pas au collège est une étape… Autant pour les élèves concernés que pour leurs parents, soucieux de réaliser cette transition en douceur mais avec brio ! Parmi ces élèves se trouvent des petits zèbres, ces enfants à haut potentiel souvent appelés EIP (enfants intellectuellement précoces) par l’Éducation Nationale. Ils représentent 2 à 3 % de la population scolaire. Que votre enfant fasse sa rentrée dans un collège pour élèves à haut potentiel ou qu’il pousse la porte de son collège de secteur, cette rentrée implique des changements. Si la rentrée des sixièmes peut être source d’anxiété pour certains futurs collégiens, elle est aussi synonyme d’évolutions positives. Nouveauté, autonomie, préadolescence : c’est le début d’un nouveau chapitre. Alors, comment amorcer cette page blanche sereinement ? Quelles sont les astuces à garder en tête pour que la rentrée en 6ede votre enfant précoce se fasse en douceur ? Faisons le point.

Réussir la transition école-collège en douceur

Visiter son futur établissement en amont

Après avoir apprivoisé son école primaire des années durant, votre enfant s’apprête à franchir un seuil jusque-là inconnu. Certains enfants aborderont ce nouveau chapitre avec une sérénité déconcertante. D’autres seront intimidés à l’idée de devoir découvrir, quadriller puis dompter ce nouvel espace au sein duquel ils sont redevenus les plus jeunes. Dans tous les cas, la visite de leur futur établissement scolaire est une excellente entrée en matière ! Elle permet aux insatiables curieux de se projeter dans cette nouvelle phase de leur vie d’élève et aux plus angoissés de relativiser. Le contour des bâtiments et le labyrinthe des couloirs pourront devenir flous dans les souvenirs de votre enfant au cours de l’été. Néanmoins, il saura se raccrocher à certains détails qui l’auront marqué. 

rentrée scolaire enfant précoce
Visiter son futur collège permettra à votre enfant précoce de se rassurer.

Baliser son parcours scolaire

Arrivé en fin d’école primaire, votre enfant atypique a appris à fonctionner dans un environnement scolaire qui ne répond souvent pas à ses besoins, ses attentes. Son parcours a pu être fluide… Ou semé d’embûches ! Performances intellectuelles et efficacité scolaire n’étant pas liées, il vous faudra peut-être faire un point avec le professeur principal dès le départ, pour lever tous malentendus. Gardez en tête qu’un tiers des enfants précoces est en échec et que leur scolarité se dégrade à partir du collège. Or, reconnaître les spécificités de son enfant, c’est déjà l’aider. 

Faire le point pour avancer

Cette rentrée peut également être l’occasion de proposer à l’écolier, qui a grandi, de faire un bilan rapide de ses années de primaire. Sans rentrer dans le moule, a-t-il l’impression de s’être intégré au groupe classe ? A-t-il eu la sensation de naviguer sereinement d’une année à l’autre ? A-t-il eu à s’adapter excessivement et en permanence (à ses camarades, aux attentes de l’école, etc.) ? Quels sont ses espoirs pour le collège ? Rassurez-vous, nul besoin de (sur)analyser ses réponses. L’écouter verbaliser ses craintes, ses attentes, l’aide déjà à avancer. Les moins bavards pourront d’ailleurs passer par une autre forme pour exprimer leurs ressentis : dessins, jeux de rôle ; la créativité a du bon !
N’hésitez pas à aborder avec votre enfant la question de ce qui va changer à l’entrée en 6e. La multitude de professeurs (et de matières !), la maîtrise de l’emploi du temps, l’organisation en amont (devoirs, livres et matériel). Rassurez-le en créant des ponts entre le fonctionnement de l’école, qu’il connaît, et celui du collège, qui n’en est qu’une évolution.

enfant haut potentiel rentrée au collège
Être à l’écoute de son enfant Haut Potentiel, c’est déjà lui permettre de mieux vivre sa rentrée.

La rentrée en 6e de l’enfant précoce, un nouveau départ tout en continuité

S’habituer aux professeurs

Si votre enfant est du genre à se cabrer face aux changements, vous pouvez tenter d’apaiser ses craintes en pointant la continuité entre CM2 et 6e. Le futur collégien va effectivement passer d’un unique référent (son maître ou sa maîtresse) à une foule de nouveaux visages. Cela dit, il avait déjà autour de lui un corps enseignant avec lequel il était amené à interagir, y compris lors des apprentissages. Peut-être y avait-il un regroupement de plusieurs classes pour telle ou telle matière ? Sans doute a-t-il fait ses cours de gym avec quelqu’un d’autre que sa maîtresse. Il est aussi possible qu’il ait bénéficié d’ateliers (chorale, théâtre, etc.) impliquant la venue d’un autre adulte référent. La 6e ne fera que renforcer ce schéma qu’il connaît, finalement, déjà. 

Maîtriser l’emploi du temps

Dompter son emploi du temps lui fait peur ? Rassurez-le en lui expliquant qu’il a toujours eu un emploi du temps, et ce, depuis la petite section de maternelle ! La différence majeure se situant dans le fait qu’il ne l’avait pas clairement sous les yeux, ses maîtres le gérant pour tout le groupe classe. Il n’est d’ailleurs pas impossible qu’il apprécie d’avoir (enfin !) une vision claire du déroulé des journées de la semaine. Votre petit zèbre joue les baudets en chargeant son sac sans passer par la case tri ? Pas de panique, s’organiser s’apprend. Vous pourrez l’aider à préparer son sac la veille. 

S’organiser pour les devoirs

Il en va de même pour les devoirs, organisation et méthode viendront au fil du temps. Si ce n’était pas déjà le cas, encouragez votre enfant précoce à faire ses devoirs en musique. Il a besoin de faire plusieurs choses en même temps pour aller dans le sens de sa logique interne. La musique qu’il écoute occupe un de ses canaux d’attention, il peut donc se concentrer sur son sujet : les devoirs ! N’importe quel bruit de fond fera l’affaire (musique, émission de radio rébarbative, etc.) tant que ce qu’il entend ne pique pas son intérêt. 

enfant précoce devoirs
S’organiser, ça s’apprend !

S’adapter au cadre scolaire

CM1, CM2 et 6e forment un cycle. Ce cycle 3, aussi dit cycle de consolidation, rassurera les plus anxieux, contents de savoir qu’ils n’auront qu’à approfondir des notions familières. Il peut aussi rebuter ceux qui ont du mal à envisager qu’on leur rabâche une fois de plus la même chose. D’autant plus s’il n’y a pas eu de saut de classe durant le cycle. Si l’école primaire a parfois su s’adapter aux particularités de votre enfant en lui offrant un peu de souplesse, il se pourrait que le collège ait plus de mal à répondre à ses besoins et son fonctionnement. Petit, il était autorisé à lire lorsqu’il avait terminé ses exercices. Il a peut-être aussi été encouragé à utiliser un stylo plume dès le CP, afin qu’il porte son attention sur la forme plus que sur le fond. Rien ne vous empêchera de vous rapprocher de son professeur principal dès lors que vous sentirez le besoin d’élaborer des stratégies similaires, adaptées à son âge. Ensemble, vous verrez si le contexte le permet. Autre alternative : miser sur les activités extrascolaires pour tromper l’ennui subi en classe !

Les activités extrascolaires, une mine d’or pour les collégiens atypiques

Relâcher la pression

Si elles ne résolvent pas le souci de l’ennui au sein de la classe, les activités extrascolaires permettent néanmoins de développer d’autres centres d’intérêt. Les activités sportives sont une excellente soupape permettant à votre enfant Cocote-Minute de relâcher un peu de pression. Les petits surdoués ayant une appétence pour le cadre, la rigueur et la précision peuvent se tourner vers les arts martiaux. Ceux qui ont besoin d’être canalisés peuvent aller développer leur agilité et évacuer les tensions en optant pour un sport stratégique et technique : l’escrime. 

L’aider à trouver sa place

La rentrée en 6e de votre enfant précoce peut lui faire l’effet d’un raz-de-marée venant mettre à mal une sociabilité durement acquise en primaire. Des difficultés à s’intégrer aux groupes, à se faire des copains ? Les sports collectifs sont tout indiqués ! Mettre son énergie et sa force physique au service d’une équipe a de nombreux bénéfices. Cela aide les plus timides à oser s’appuyer sur le groupe : on peut ne pas être le plus fort de son équipe et pourtant gagner le match. L’effort commun renforce la cohésion et le sentiment d’appartenance, sujet phare de l’adolescence.

En avant la musique

Les activités extrascolaires, qu’elles soient sportives ou artistiques, stimulent et apprennent la rigueur. Jouer d’un instrument, se passionner pour la peinture ; les possibilités sont multiples. La musique adoucit les mœurs, nous dit le dicton. Il n’a pas tort ! L’apprentissage de la musique renforce la concentration et aide votre enfant à se structurer. Les collégiens à haut potentiel, trop à l’étroit dans le cadre scolaire, peuvent avoir du mal à apprécier celui du conservatoire. Dans ce cas, pourquoi ne pas en sortir sans pour autant abandonner la pratique de son instrument ? Les cours particuliers offrent une belle alternative. 

Se concentrer sur le corps

Athlétisme, danse, gymnastique ou natation permettent un ancrage corporel, bienvenu en cas de stress. Avoir à se concentrer sur son corps, pendant une heure ou deux, est l’occasion rêvée pour diffuser les tensions accumulées tout en haut. Nichées dans la tête, tournant en boucle, les pensées envahissent puis submergent régulièrement votre enfant. Bon nombre de zèbres ont un jour avoué dans un soupir être épuisés de ce cerveau qui ne s’arrête jamais, qui fait des nœuds. Tout surdoué qu’il est, votre enfant n’en est pas moins incarné. Ses ressentis, ses limites corporelles, sont autant de chances pour lui de se mettre à distance du « tout pensée », le temps d’une activité.

Avoir une activité extra-scolaire permet à l’enfant haut potentiel de s’épanouir en dehors du cadre scolaire.

Vous le voyez, rentrer en 6e n’a pas forcément à rimer avec stress ! C’est une étape dans la vie de votre enfant atypique, certes. Gageons, cela dit, qu’il passe la porte du collège avec sérénité. Grâce à vous, il a les ressources pour y parvenir. La vie scolaire d’un enfant précoce n’est pas toujours un long fleuve tranquille mais il fleurit harmonieusement s’il est entouré, encouragé et valorisé. À parent serein, collégien détendu ? Il n’y a pas de règle en la matière, vous vous adapterez aux spécificités de votre collégien intellectuellement précoce, selon les vôtres. Alors, bonne rentrée ! 

Merci à Anne-Gaëlle pour cette contribution

À propos de l’auteur

Enseignante passionnée par les processus d'apprentissage et la méthodologie, je partage avec vous le fruit de mes recherches.
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