Son nom résonne comme une promesse aux oreilles des parents. J.K Rowling a réconcilié des milliers des jeunes avec la lecture. Mieux encore, elle leur a donné l’envie de lire en anglais. Mais qui est donc cette femme sortie de nulle part pour réconcilier tant d’enfants avec le livre ? Et si J.K Rowling était tout simplement une vraie magicienne ?
J.K Rowling : l’inspiration des classiques littéraires anglais
Les débuts de J.K. Rowling en tant qu’écrivain pour la jeunesse ressemblent à un conte de fées. Pourtant, à y regarder de plus près, rien n’est laissé au hasard. Dès l’enfance, la petite Joanne grandit dans l’amour des livres et de la lecture. Encouragée par ses parents et ses enseignants, beaucoup d’auteurs l’inspirent déjà :
- Richard Scarry (Bébé lapin deviendra grand, Bonne nuit petit ours) ;
- Jessica Mitford (Rebelles honorables) ;
- Jane Austen (Orgueil et préjugé) ;
- William Shakespeare (Le Conte de l’hiver) ;
- William Thackeray (La Foire aux vanités) ;
- Charles Dickens (Le Noël de Mr Scrooge) ;
- Edith Nesbit (Les enfants Bastable, La fée des sables, Une drôle de fée) ;
- J.R.R. Tolkien (Le Seigneur des anneaux) ;
- et bien d’autres.
C’est auprès de ces grands auteurs, certains spécialistes de la littérature enfantine et d’autres non, que la jeune Joanne puise ses idées. Très tôt, elle amuse ses sœurs et ses amis de ses récits imaginaires. À l’âge de six ans, elle écrit une première histoire et continuera par la suite. Ses études la destinent à la profession de secrétaire bilingue, mais entre ses différents emplois et quelques expériences comme enseignante, J.K. Rowling ambitionne de devenir écrivain. Ces références se retrouvent dans la saga Harry Potter et son monde de sorciers : un orphelin, le fonctionnement de l’école, un environnement magique comme figé dans une époque proche des écrits de Dickens, des fantômes plus ou moins bienveillants, des elfes turbulents, etc.
Harry Potter, une saga originale écrite pour les enfants
J.K. Rowling a grandi à la campagne, fait du scoutisme et apprécié le folklore anglais dans sa globalité. Entre fées, lutins, sorciers, balais volants, bois touffus et ruines médiévales, elle s’est nourrie de tout ce que l’imaginaire aime à transformer en aventure. C’est avec cet esprit tourné vers l’enfance qu’elle a créé Harry Potter et son univers. La magie est une chose à laquelle les enfants croient, ils aiment la voir dans tout ce qui les entoure. Le merveilleux et ses mystères riment avec évasion extraordinaire.
Lorsqu’elle entrevoit les principaux éléments de ce qui sera le premier tome de sa future saga, la magie est donc au cœur du récit. Les bases de Harry Potter sont parmi celles qui plaisent à la jeunesse : un héros, une destinée, une quête, une lutte entre le Bien et le Mal, des amis fidèles, de vrais méchants avec un chef maléfique. Mais l’écrivain ancre cet ensemble dans un contexte original.
Au lieu de suivre ses modèles, J.K. Rowling choisit de présenter le monde de la magie comme le revers d’une pièce. On trouve ainsi, parallèles mais distincts, le monde que les lecteurs connaissent et celui dans lequel Harry Potter va évoluer. Aux côtés du héros, les enfants découvrent le monde des sorciers, caché, peuplé d’amusants personnages très fantasques, de créatures étranges et de sinistres protagonistes. L’auteur a construit un univers très complet qui aide le lecteur à s’immerger complètement au cours de sa lecture. Un vocabulaire spécifique désigne les lieux, les animaux, les sorts magiques, les gens, jusqu’à la gastronomie des sorciers. En contrepartie, ceux-ci sont émerveillés d’objets simples du monde des non-sorciers comme une brosse à dents. Cela donne lieu à un humour percutant qui plaît aux petits et aux grands.
Un héros qui fait grandir les lecteurs
Tout au long des sept romans de la saga Harry Potter, J.K. Rowling fait grandir ses jeunes personnages comme tout enfant. Un tome équivaut à une année scolaire pour le jeune héros. Ainsi, son apprentissage scolaire se fait au même rythme que celui des lecteurs. Son entrée à l’école des sorciers correspond à la première année de collège. Cette transition parfois difficile entre le primaire et le secondaire se retrouve dans les nouvelles habitudes que le jeune héros doit accepter. Le récit montre qu’il peut y avoir des bons et des mauvais moments à traverser. Au-delà du roman d’apprentissage que représente l’ensemble de la saga, le parcours de Harry Potter et de ses amis reflète celui, réel, des enfants. Si Harry doit affronter de rudes épreuves liées à son destin, ses amis et lui vivent aussi des situations typiques de l’adolescence :
- tomber amoureux ;
- vaincre sa timidité ;
- trouver sa place dans un groupe ;
- s’affirmer en tant qu’individu ;
- comprendre les choix des adultes ;
- respecter l’autorité ;
- développer son empathie ;
- défendre le féminisme ;
- refuser et parfois combattre la discrimination, l’oppression, le racisme, les persécutions.
La psychologie développée par J.K. Rowling s’appuie sur son expérience personnelle, les causes qui lui tiennent à cœur et une agréable facilité à entrer en résonnance avec son lectorat. Héros masculin ou alter ego féminin, tout jeune lecteur peut s’identifier au personnage de son choix. Les mises en abîme d’un protagoniste à un autre aide également la compréhension entre les filles et les garçons. L’approche de J.K. Rowling est subtile et perspicace, notamment quand elle s’attarde sur les sentiments, les pensées et les actions de Harry et de ses deux meilleurs amis, Ron et Hermione.
JK Rowling est plus qu’une magicienne, c’est une fée des mots. À travers les péripéties endurées par un héros auquel tout enfant peut s’identifier, elle accompagne ses lecteurs dans leur processus de croissance psychique. Elle les aide à comprendre le monde des adultes à mesure qu’ils s’en approchent sans perdre la candeur de leur enfance, de cette petite voix qui croit en la magie et en son pouvoir.
Merci à Clémentine pour cet article