Rêver, frissonner, imaginer, voyager, s’évader, sont autant de richesses promises par un roman de Jean-Luc Marcastel. Cet auteur français qui invite la jeunesse dans des mondes aussi variés que saisissants n’a rien à envier à ses confrères anglo-saxons. Entre science-fiction, futur postapocalyptique, steampunk, révision du mythe de D’Artagnan, fable écologique et aventures de lycanthropes, le choix est vaste. L’imaginaire du créateur de mondes Jean-Luc Marcastel trouve forcément écho auprès des adolescents.
Un auteur jeunesse venu du Cantal
Jean-Luc Marcastel se présente lui-même comme un grand bavard attaché à son Cantal natal. Déjà sur les bancs de la classe, il passait plus de temps à construire et à écrire des récits qu’à étudier sérieusement ce que l’on tentait de lui apprendre. Et lorsque cela se produisait, ce n’était que pour mieux insérer les leçons de sciences et d’histoire à ses écrits. Contractée à l’âge de 10 ans, sa manie de l’écriture ne le lâche plus. Dans le rude climat d’Aurillac qui l’a vu naître et grandir, l’écrivain en devenir trompe l’ennui avec les mots et se nourrit des grands auteurs. Ses penchants sont pour le moins éclectiques : Alexandre Dumas, Victor Hugo et Céline, entre autres, font bon ménage avec H.P. Lovecraft et J.R.R. Tolkien. Il aime à rappeler que lorsque l’on vit dans ce petit coin de France, on a tout le loisir de cultiver un savoir-faire casanier, dessiner, cuisiner et surtout écrire. Pourtant, lorsqu’il déménage en 1989 avec le bac en poche, c’est pour le soleil de Toulouse. Il se prend d’affection pour la ville rose et suit des études en histoire.
Entré dans le corps enseignant, il exerce son métier à Béthune avant de regagner son coin de Cantal préféré. Entre ses heures de cours et de corrections de devoirs, Jean-Luc Marcastel continue d’imaginer et d’écrire. Un beau, très beau, jour, il prend sa décision : il sera écrivain à temps plein. C’est en 2009 que le succès s’invite dans son parcours, avec la publication de deux premières sagas intitulées Louis le Galoup (éditions Matagot puis Livre de Poche Jeunesse) et Frankia (éditions Mnemos).
L’imaginaire prolifique de Jean-Luc Marcastel
On aura beau chercher, il est difficile de trouver à redire face à la bibliographie de l’écrivain. Ses premiers romans installent deux univers très populaires dans le cœur des adolescents et même des plus grands. Louis le Galoup met en scène un jeune héros atteint de lycanthropie, vivant dans un monde médiéval de type Fantasy. Ses aventures de loup-garou issu d’un village perdu au cœur de montagnes sont un vrai récit d’apprentissage au cours duquel le jeune homme découvre ce qu’il est, rencontre des amis et comprend qu’il représente l’ultime chance de justice face à l’ambition d’un homme maléfique.
Dans Frankia, une uchronie s’offre aux jeunes lecteurs. Prenant appui sur le contexte historique de la Seconde guerre mondiale, Jean-Luc Marcastel nous plonge dans un conflit qui use de technologie mais aussi de magie. Aux côtés des humains, des démons, des machines, des orques et des elfes sont utilisés comme piétaille. Jusqu’à ce qu’un petit groupement mixte se créé et se mette en marche pour bouleverser l’équilibre des forces en présence. Au fil des années, l’écrivain s’est attelé à la création d’autres mondes, souterrains et secrets pour la plupart, qui se révèlent aux yeux chanceux de ses héros :
- Tellucidar et son royaume au centre de la Terre ;
- Praërie au cœur du terrifiant monde des insectes et d’humains miniaturisés suite à une expérience ratée ;
- L’Auberge entre les mondes, lieu de vie et de mésaventures pour Nathan, le jeune cuistot ;
- Les chroniques de Pulpillac pleine de drôles d’expérimentations animales qui tournent à la catastrophe sans l’intervention d’un groupe de cinq garnements courageux.
La science-fiction et l’aventure au service d’une leçon d’actualité
En parallèle de ses mondes qui s’ancrent dans un passé fantasmé et parfois plus coloré que celui des livres d’histoire pour enfants, l’auteur s’attaque à d’autres thématiques, très actuelles. Il explore déjà certains sujets avec humour dans Les Chroniques de Pupillac. Mais il aime pousser l’expérience et varier les approches. Selon ses romans, les lecteurs explorent les drames humains et sociétaux avec émotion, frisson et conscience :
- Libertalia évoque l’esclavage au siècle des lumières ;
- Thaïr souligne les cataclysmes engendrés par une humanité inconsciente et avide ;
- Le dernier hiver prend place dans une fin du monde qui n’arrête pas un homme en quête de celle qui est l’amour de sa vie et entraîne plusieurs personnages dans son sillage, au nom de ce merveilleux sentiment et de ses nombreuses formes ;
- Un monde pour Clara présente une fable à la fois écologique et pleine de réflexion sur les dérives d’un mouvement laissé aux mains de gens extrêmes ;
- Un jour une étoile, est un hymne au respect de la différence.
Avec ses thèmes qui touchent à la tragédie et à l’aventure humaine, Jean-Luc Marcastel s’adresse à une adolescence semblable à ses anciens élèves. Sans excès, avec intelligence et mesure, l’auteur s’implique dans la construction de leur esprit critique, dissémine une vision claire du monde sous couvert de l’imaginaire. Comment mieux toucher cet âge si prompt à s’évader par les mots ?
Jean-Luc Marcastel joue avec les mondes et la fascination qu’ils exercent sur la jeunesse. À travers l’imaginaire, il présente des situations, des enjeux, des points de vue très réels et porteurs d’un enseignement. Apprendre en s’amusant est une clé importante dans le parcours des enfants et cet auteur l’a mieux compris que beaucoup.
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Merci à Clémentine pour cet article