Jean-Claude Mourlevat est un auteur connu pour ses romans de littérature jeunesse, qui ont su envoûter les enfants. Son œuvre met en scène des personnages qui vivent dans des mondes merveilleux. Confrontés à des obstacles, ils partent en quête de réponses et agissent avec des valeurs d’amitié, de loyauté et de courage. Jean-Claude Mourlevat revisite la tradition du conte en racontant des histoires universelles et modernes. Découvrez la biographie de cet auteur, qui plaît aux petits comme aux grands.

Une enfance heureuse à la campagne

La petite maison dans la prairie

Né le 22 mars 1952 à Ambert, en Auvergne, Jean-Claude Mourlevat semble avoir grandi dans la maison du bonheur. Il est le cinquième d’une fratrie de six enfants qui sont élevés dans une ferme, au milieu des vaches, des lapins et des poules. Son père est le meunier qui fournit la farine aux boulangers du secteur. À la fin des années 1960, la société des Grands Moulins de Paris s’implante dans la région et pousse son père à se reconvertir dans l’élevage de porcs. Sa mère s’occupe à plein temps de sa famille.

Le père de Jean-Claude Mourlevat était meunier.

Un enfant à la personnalité sensible

C’est dans ce cocon bienveillant qu’évolue le jeune Jean-Claude. Pendant cette période heureuse, il fréquente l’école communale de Job jusqu’à l’âge de 10 ans, où la même enseignante le suivra. Il se sent en confiance et ses résultats scolaires sont bons.

En 1962, il intègre l’internat du lycée Blaise Pascal d’Ambert. Timide et mal dans sa peau, cet épisode n’est pas des plus agréables pour lui.

Une fois le baccalauréat en poche, Jean-Claude Mourlevat fait des études supérieures dans plusieurs pays. Il étudie à Strasbourg, Toulouse, Stuttgart, Bonn et Paris. L’envie de voyager, présente en lui depuis l’enfance, ne le quittera plus à partir de cet instant.  

Jean-Claude Mourlevat nourrit une passion pour le voyage.

Jean-Claude Mourlevat : une vocation pour l’enseignement

En 1976, il obtient le CAPES d’allemand, qui lui permet d’être professeur. Il enseigne au collège climatique de la Bourboule, en Auvergne, jusqu’en 1985. Il exerce ensuite dans la ville d’Hambourg en Allemagne, ainsi qu’au collège Cany-Barville, en Normandie, pendant 5 ans. L’enseignement est une vocation naturelle pour Jean-Claude Mourlevat, qui prend plaisir à donner des cours d’allemand, mais aussi de théâtre, à ses élèves. Il organise des voyages scolaires et profite de ses vacances pour découvrir de nouveaux pays. Il visite les États-Unis, l’Amérique Centrale, l’Amérique du Sud et l’Inde, concrétisant ainsi son rêve d’enfant.

La découverte du théâtre

En 1986, Jean-Claude Mourlevat demande une disponibilité à l’Éducation Nationale pour se former à sa nouvelle passion, le théâtre. Il suit des cours à Paris et se spécialise en théâtre clownesque. Dès 1987, il joue un spectacle en solitaire destiné à un jeune public, Anatole. C’est une pièce interactive qui donne la parole à l’artiste et aux spectateurs. Il joue dans tous les lieux qui lui sont ouverts. Ce n’est pas toujours facile, mais il finit par acquérir une certaine notoriété.

En 1990, il quitte définitivement l’Éducation Nationale et déménage dans la région de Saint-Étienne, où il habite encore aujourd’hui, à Saint-Just Saint-Rambert. Pendant ces années-là, il se tourne vers la mise en scène théâtrale et travaille avec la compagnie Metafor de Montbrison. Ils jouent des pièces connues, comme La Bonne Ȃme du Sechouan de Brecht, Tout est bien qui finit bien de Shakespeare et La Machine infernale de Cocteau.

Jean-Claude Mourlevat passe de l’enseignement au théâtre.

Le professeur n’est jamais bien loin : Jean-Claude Mourlevat anime aussi des stages de théâtre sur la comédie clownesque.

Une écriture qui revisite la tradition du conte

Écrivain par hasard

En 1996, un ami comédien lui demande d’écrire des contes qu’il pourra lire en spectacle. C’est le début de sa carrière d’écrivain. Il publie depuis un roman par an, participe à des rencontres scolaires et propose des lectures à voix haute. Sa méthode de travail ? Il écrit sur un ordinateur, parfois sur des cahiers d’écolier. Il est très productif le matin et pendant les saisons de l’automne et de l’hiver. Ses thèmes de prédilection ? Jean-Claude Mourlevat s’inspire de ce qui touche tous les enfants. Par exemple, à l’aube de l’adolescence, ils vivent leurs premiers émois amoureux. Ils font aussi l’expérience de l’autonomie en prenant leurs premières décisions par eux-mêmes. Il tente de donner du sens au monde en racontant des histoires universelles, qui concernent aussi bien les enfants que les adultes. Si vous devez choisir un auteur pour une lecture en famille, c’est lui !

Des contes modernes

Jean-Claude Mourlevat a l’art de mélanger la réalité et le merveilleux dans ses romans. Il revisite la tradition du conte en s’intéressant à des questions qui interpellent tout le monde, comme l’amour, la vulnérabilité ou la guerre. Les histoires se déroulent dans un univers qui abolit le temps et l’espace. Pourquoi les jeunes lecteurs aiment-ils tant ses romans ? Parce que les personnages principaux vont devoir partir à l’aventure pour résoudre un problème. Les œuvres présentent souvent un groupe d’enfants qui s’en va, part sur les routes et doit se débrouiller seul. Des adultes bienveillants leur viennent parfois en renfort.

L’auteur fait appel aux valeurs de l’amitié et du courage, qui seules permettront aux personnages d’accomplir leur quête. Les lecteurs peuvent facilement s’identifier à ce que traversent les protagonistes. Les structures narratives de Jean-Claude Mourlevat sont souvent polyphoniques : des narrateurs différents racontent la même histoire. Chaque lecteur peut alors plus ou moins se reconnaître dans un point de vue. Grâce à son écriture onirique et réaliste, l’auteur arrive à donner envie à ses jeunes lecteurs de partir pour affronter le monde. Cette dimension de roman d’apprentissage n’est pas sans rappeler le travail de JK Rowling.

Top 3 des romans de Jean-Claude Mourlevat

L’enfant océan

Inspiré du Petit Poucet de Charles Perrault, ce roman raconte l’histoire de Yann, qui entend un soir son père dire qu’il doit les tuer, lui et ses six frères aînés. Il court les réveiller et les enfants décident de s’enfuir. Leur destination ? L’océan. Plusieurs adultes sont témoins de leur voyage : l’assistante sociale, le routier qui les prend en stop, le gendarme alerté de leur disparition et la boulangère qui leur offre du pain. Chacun nous raconte une étape de l’épopée de ces sept frères.

La rivière à l’envers

Dans un monde qui n’est pas le nôtre, Tomek, âgé de 13 ans, tient tout seul l’épicerie de son village. Le jour où la jeune Hannah entre dans son établissement, sa vie bascule. Elle achète un simple sucre d’orge et pose une question à Tomek : trouve-t-on de l’eau de la rivière Qjar dans son épicerie ? C’est une rivière qui s’écoule à l’envers et celui qui boira de son eau ne mourra jamais. Le jeune garçon est obligé de lui répondre non. Déçue, Hannah s’en va, sans se douter qu’elle part avec le cœur de Tomek. Celui-ci va alors partir sur ses traces et vivre d’incroyables aventures afin de la retrouver. 

Un deuxième tome de La rivière à l’envers est paru, racontant l’histoire du point de vue d’Hannah.

Le combat d’hiver

Dans un monde que l’on pourrait qualifier de postapocalyptique, de jeunes gens vivent dans un internat qui a des allures de prison. Un jour d’hiver, ils reçoivent une lettre. Ils découvrent que leurs parents ont été éliminés par la faction totalitaire qui est aujourd’hui au pouvoir. Quatre d’entre eux s’évadent. Leur plan ? Se battre pour retrouver la liberté.

Jean-Claude Mourlevat est un homme et un écrivain sensible. Il s’interroge sur les questions et les obstacles auxquels tous les enfants font face. Ses histoires prennent place dans des univers imaginaires, qui laissent les personnages libres de partir à l’aventure et d’agir selon des valeurs humanistes. Ses romans revisitent la tradition du conte en mêlant onirisme et modernité. Jean-Claude Mourlevat a été récompensé pour l’ensemble de son œuvre à plusieurs reprises. Il a notamment remporté le prix commémoratif Astrid Lindgren 2021, équivalent du prix Nobel de littérature pour la jeunesse.

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Merci à Amandine pour cette contribution

À propos de l’auteur

Enseignante passionnée par les processus d'apprentissage et la méthodologie, je partage avec vous le fruit de mes recherches.
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